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Le scandale des réservoirs AdBlue défectueux sur certains modèles Peugeot et Citroën met en lumière un contraste saisissant entre la gestion italienne et française. L’Autorità Garante della Concorrenza e del Mercato (AGCM) a démontré une efficacité redoutable, tandis que la France, malgré les alertes répétées de l’UFC-Que Choisir depuis mi-2022, a peiné à faire bouger les lignes. Retour sur une affaire où la rapidité d’action italienne fait toute la différence.
Une chronologie qui pointe les écarts
29 décembre 2022 : L’AGCM ouvre une enquête contre PSA Italie et Citroën Automobiles pour le dysfonctionnement des réservoirs AdBlue, obligeant les consommateurs à supporter des frais de réparation coûteux, souvent hors garantie.
13 février 2023 : Groupe PSA (Stellantis) lance le programme « 4UA+4UB » pour couvrir partiellement ou totalement les réparations en fonction de l’âge des véhicules et du kilométrage.
12 juillet 2023 : PSA (Stellantis) et Citroën soumettent des engagements consolidés à l’AGCM, incluant des mesures compensatoires et une extension de garantie pour apaiser la grogne des consommateurs italiens.
9 décembre 2024 : L’AGCM valide ces engagements :
- 6 millions d’euros pour couvrir les réparations dans le réseau officiel Citroën et Peugeot.
- 700 000 euros en vouchers ou remboursements pour les automobilistes ayant déjà payé les réparations avant l’enquête.
- Une extension du programme jusqu’en août 2028 pour garantir une prise en charge à long terme.
- L’introduction d’un nouveau programme « 4UD » pour les cas de pannes récurrentes.
Communiqué de presse de l’autorité de la concurrence italienne
L’Italie, championne de l’efficacité
En moins de deux ans, les institutions italiennes ont obtenu des résultats concrets et significatifs pour les consommateurs. À partir de décembre 2023, les réparations étaient déjà couvertes. À cette date, les Français attendaient encore des avancées, malgré les 7 000 plaintes déposées auprès de l’UFC-Que Choisir.
Et la France ?
L’UFC-Que Choisir a saisi la DGCCRF et la Commission européenne en mi-2022, dénonçant les mêmes dysfonctionnements. Mais c’est seulement après la décision italienne que la Commission européenne s’est alignée, obligeant Stellantis à étendre ses mesures à l’ensemble des automobilistes européens.
Force est de constater que les institutions françaises ont laissé l’Italie prendre les devants. Pire, les consommateurs français n’ont obtenu réparation qu’en bénéficiant de la décision italienne, accentuant l’impression d’un retard systématique dès qu’il s’agit de s’attaquer à des industriels de poids.
Un contraste révélateur
Alors que les Italiens ont su imposer des solutions rapides et efficaces, la France a laissé traîner le dossier. L’autorité de la concurrence Italienne a prouvé, une fois de plus, qu’il était possible de concilier justice et rapidité. La DGCCRF, elle, semble prise entre deux feux, peut être plus préoccupée par la défense des intérêts industriels que par ceux des consommateurs.
En résumé, cette affaire souligne un enseignement simple : il faut parfois regarder du côté de l’Italie ou de la suisse à travers la comco pour comprendre ce que signifie agir vite et bien. Peut-être serait-il temps pour la France de tirer des leçons de cette gestion exemplaire ?